
Tout passe !...
Tout passe : le printemps tombe sous la faucille Du blond été. Tout passe : l'été voit se jaunir sa charmille Au vent hâté. Tout passe : sur l'automne, ô vieux hiver, tu jettes Ton blanc manteau. Tout passe : au gai printemps, la neige aux violettes Laisse un berceau. L'homme coule, poussé par l'homme qui le suit Comme la lame ! - Tu restes seule, étoile en l'éternelle nuit, Seule, ô mon âme !Si tu dois être fleur, échos loin de la fange Sur un beau sein ! Si tu dois être flamme, oh ! brille au front d'un ange, Cet oiseau saint !
-- Stéphane Mallarmé